Bonne Année 2012
23 décembre 2011, par jpanris
PARIS - Compagnon de route de l’alcoolisme, la violence est modulée par la personnalité des individus, le contexte, mais aussi les représentations sociales liées à l’alcool, selon des travaux présentés jeudi à Paris lors d’une rencontre-débat réunissant chercheurs et associations.
Une enquête de la Direction générale de la santé (Violence Alcool Multi Méthode, VAMM) a montré en 2006 que 40% des sujets ayant participé à une bagarre dans un lieu public avaient consommé de l’alcool dans les deux heures qui précédaient. Même constat pour 35% des auteurs d’agression dans la famille et 32% des destructions intentionnelles.
Une étude internationale portant sur plus de 9.300 criminels a par ailleurs révélé que 62% des délinquants violents avaient bu au moment des faits.
Pour autant, la relation entre alcool et violence n’est pas aussi simple que cela pourrait paraître, relève Bertrand Nalpas, médecin alcoologue, directeur de recherche à l’Inserm.
Observer un lien entre violence et consommation d’alcool dans des enquêtes en population ne permet pas de savoir si l’alcool est la cause de la violence ou simplement un marqueur de difficultés psychologiques ou sociales, comme l’est aussi la violence, explique de son côté Laurent Bègue.
Ce professeur de psychologie sociale à l’université de Grenoble étudie ainsi le lien alcool-violence à travers des expériences menées en laboratoire.
De ses travaux, il ressort que l’alcool rend violent, certes, mais dans certaines circonstances.
Certains types de personnalités, par exemple des individus chroniquement agressifs, réagissent plus négativement que d’autres à l’alcool. Et l’alcool favorise effectivement la violence, mais à condition que le contexte la sollicite, par une provocation, une bousculade, etc. Sauf bien sûr si l’on boit pour être violent, comme ça peut être le cas dans le hooliganisme.
Myopie alcoolique
Le Pr Bègue explique que l’alcool rend violent parce qu’il perturbe certaines fonctions cognitives.
L’alcool affecte la capacité de traitement de l’information par ce qu’on appelle la +myopie alcoolique+, c’est-à-dire que l’individu va être focalisé sur les informations les plus saillantes de la situation, au détriment des informations inhibitives, comme les conséquences de l’acte, indique-t-il.
Ses expériences ont également permis de mettre en évidence un effet extra-pharmacologique de l’alcool : la consommation d’une boisson supposée alcoolisée (mais en réalité sans alcool) peut suffire à rendre plus agressif.
Il y a une sorte d’association sémantique entre alcool et violence, explique le Pr Bègue, rappelant notamment que la mise en scène de l’alcool dans les fictions est souvent violente.
Son équipe finalise actuellement un programme d’étude sur l’effet d’un apport en vitamines et acides gras essentiels sur les comportements agressifs, l’alcoolisme chronique ayant un effet de dégradation sur les nutriments.
Outre les violences infligées aux autres ou subies de la part des autres, les associations veulent souligner pour leur part que le fait de boire est une première violence faite à soi-même : violence à son corps, à son identité, à son image, indique le mouvement Vie Libre.
Six mouvements dentraide aux personnes en difficulté avec lalcool (Alcool-Assistance, Alcooliques Anonymes, Amis de la Santé, Croix Bleue, Joie et Santé, Vie Libre) ont participé à l’organisation de la rencontre Alcool et recherche avec la Mission Alcool Addiction de lInstitut Santé publique (Aviesan) et la Mission Inserm Associations.
De nos jours, les rapports des jeunes avec l’alcool évoluent. Les adolescents boivent différemment et surtout de plus en plus jeune. Elsa Massabie, médecin coordinateur de l’Adosphère, centre de recueil et de soins réservé aux adolescents à Dijon, revient sur ce sujet pour GazetteINFO.fr.
GazetteINFO.fr : Quels sont les rapports des adolescents avec l’alcool aujourd’hui ?
Elsa MASSABIE : Les dernières études montrent que le premier produit dit « toxique » expérimenté par les jeunes est l’alcool. Le premier lieu d’expérimentation est la famille qui donne la première coupe de champagne à Noël par exemple. C’est culturel en France.
Le mode de consommation a-t-il évolué avec le temps ?
On se rend compte aussi que le mode de consommation change puisqu’on a de plus en plus d’ivresse chez les jeunes. Ces ivresses touchent en majorité les garçons, mais aussi de plus en plus les filles. On a un rapport de deux tiers-un tiers en ce qui concerne les ivresses. L’âge de la première ivresse a aussi tendance à baisser. Le nombre de moins de 15 ans qui arrivent aux urgences en état d’ivresse importante augmente. Les garçons sont, en plus de ça, des poly consommateurs : alcool, tabac et cannabis par exemple. Il y a aussi de nouvelles pratiques comme le binch drinking ou biture express en français. C’est la recherche des effets de l’alcool le plus rapidement possible. Beaucoup de verres en peu de temps, c’est une consommation sans limites.
Qu’est-ce qui entraîne les jeunes vers ces nouveaux modes de consommation ?
L’offre change. Les jeunes boivent de plus en plus d’alcool fort, le TGV (Tequila Gin Vodka) ou ils boivent des produits très à la mode, les pré-mixes. Ce sont des boissons destinées aux plus jeunes avec un aspect attirant. Il y a de l’alcool et beaucoup de sucre pour faire passer le goût. Et petit à petit, on arrive à des jeunes qui boivent leur bouteille de vodka, à deux en une soirée, sans problèmes.
« Les jeunes n’ont pas conscience des risques »
Vous parliez des pré-mixes. Parfois ces mixes sont réalisés à base de boissons énergisantes. Ces boissons sont-elles dangereuses en tant que telle ? Ou c’est leur association à l’alcool qui est dangereuse ?
En consommant ces boissons, les jeunes ont l’impression que rien ne va leur arriver. Avec le Red Bull par exemple, la publicité fait que l’on se sent invincible. Du coup, les jeunes n’ont absolument pas la conscience des risques qu’ils prennent en termes de possibilité de coma éthylique. Mais au-delà de ça, ils n’ont pas non plus conscience des risques associés à l’ivresse aigue. Les risques, c’est quand même l’agression physique, en sortie de boîte de nuit par exemple, l’agression sexuelle, essentiellement pour les filles, et puis tous les risques liés à la conduite.
Quels risques la consommation d’alcool implique-t-elle pour la santé des jeunes ?
Par définition, l’adolescent n’est pas encore fini. Son cerveau est immature. Donc les effets d’une alcoolisation massive ne sont pas les mêmes sur un cerveau qui est en plein développement que sur un cerveau d’adulte. Les ivresses répétées vont être à l’origine de pertes de mémoire, de pertes de concentration. Et quand on est élève ou étudiant, cela devient problématique. Des études montrent aussi que la consommation excessive d’alcool à l’adolescence peut entraîner des cas d’alcoolisme à l’âge adulte. Cela ne veut pas dire que tous les jeunes qui ont des ivresses répétées vont devenir alcooliques. Ce n’est pas le cas, c’est même très rare. Mais il faut vraiment faire la différence entre ces nouvelles pratiques et l’alcoolisme des jeunes. Ils ne sont pas dépendants à l’alcool. Ces jeunes-là sont capables de ne pas boire pendant des jours, et quand ils vont décider de boire, cela va être en excès.
Pour quels usages les adolescents se mettent-ils à boire ?
Ce n’est pas forcément pour un usage festif. C’est pour ça que face à ces adolescents qui boivent, il faut toujours essayer de savoir dans quel état d’esprit ils sont. Il y a effectivement le comportement festif, avec le côté désinhibiteur de l’alcool qui aide à s’intégrer au groupe. Et puis le chalenge que représente la consommation d’alcool. Ces jeunes se mettent en danger sans en avoir vraiment conscience. Mais ils ne se sentent pas forcément mal dans leur peau. Par contre, certains d’entre-eux boivent avant d’aller en cours pour se donner du courage, ou boivent avant de se coucher pour s’endormir. Quand ce sont des consommations répétées à des moments totalement inappropriés, là il faut vraiment s’inquiéter. Dans ces cas, le produit alcool a été utilisé à des fins différentes. Ce n’est pas le cadre festif, mais de l’automédication.
Quels sont les signes pouvant alerter les parents ?
Les parents doivent tout le temps s’en soucier. Il y a un apprentissage à faire autour de l’expérimentation de l’alcool et autour de la façon de boire de l’alcool. Les parents doivent s’en soucier sans forcément devenir inquiets. Nous sommes dans une société où l’alcool fait partie du quotidien. Il faut que les parents soient soucieux de la façon dont ils vont apprendre à leur enfant à gérer le produit alcool. C’est aussi aux parents de se sentir légitimes de mettre des limites à leurs enfants. Les parents doivent savoir si l’enfant a prévu de boire, ce qu’il pense boire et en quelle quantité. Il faut baliser les choses. Si un enfant arrive aux urgences à cause de l’alcool, il ne faut pas non plus dramatiser. Même si cet enfant ne va pas devenir alcoolique ou ne va pas forcément très mal, il faut quand même se poser la question, se demander pourquoi l’enfant en est arrivé là.
Propos recueillis par Arthur Gros
Le livret "F.A.Q" sur le thème : "l’alcool est moi : Où en sommes nous"
est disponible sur commande au siège de l’association
Vous pouvez le consulter ou le télécharger en suivant ce lien http://www.croixbleue.fr/IMG/pdf/fa...
Bonne Lecture
Le 15 décembre prochain, la Croix Bleue va participer à une rencontre débat avec l’INSERM et d’autres associations d’entraide.
Afin de recueillir un maximum de questions pour alimenter ce débat , nous vous invitons à vous rendre sur le blog de cette manifestation .
Rejoindre le blog de la rencontre-débat.
http://www.rencontre-alcooletrecherche.fr/
Alcool et Recherche : du laboratoire au malade
2e Rencontre-débat avec les mouvements d’entraide
aux personnes en difficulté avec l’alcool
Jeudi 15 décembre 2011
Hôpital Saint-Louis (Paris 10)
Amphithéâtre Hayem
De 9h30 à 16h
Une part non négligeable des jeunes femmes se priveraient de manger avant de sortir pour éviter de grossir et augmenter les effets de l’alcool. Un comportement qui n’est pas sans risques à long terme.
On connaissait l’anorexie, et le binge drinking (consommation d’une grande quantité d’alcool en très peu de temps). A ces comportements inquiétants en progression chez les jeunes viendrait s’ajouter « l’alcoolorexie », selon une étude réalisée par l’école du travail social de l’Université du Missouri. Le principe : se priver de manger avant une soirée arrosée pour limiter les calories ingérées, ressentir l’effet d’ivresse dès les premiers verres et dépenser moins d’argent en boissons.
Ce comportement pourrait concerner jusqu’à 16% des jeunes adultes, si l’on s’appuie sur un sondage en ligne réalisé auprès d’un millier d’étudiants en psychologie par l’équipe de Victoria Osborne, professeur en santé publique à l’Université du Missouri. Les femmes étaient trois fois plus nombreuses à faire part de ce comportement que les hommes, selon ces travaux présentés à plusieurs conférences mais non encore publiés.
Altération cérébrale à long terme
Pour le professeur Michel Reynaud, chef du département psychiatrie et addictologie à l’hôpital Paul Brousse de Paris, ces résultats sont « assez logiques ». « On sait déjà que les anorexiques et les boulimiques souffrent souvent de problèmes d’alcool », rappelle-t-il. Toutefois, « l’anorexie reste une pathologie rare » et ne concerne probablement pas toutes les jeunes femmes de l’étude, estime-t-il. L’étude américaine confirme néanmoins un phénomène mis en avant par l’Observatoire français des drogues et toxicomanies : c’est chez les jeunes femmes que la consommation aiguë d’alcool, aussi appelée binge-drinking ou biture express, a le plus augmenté entre 2005 et 2010.
Or, ce comportement n’est pas sans conséquences sur la santé à long terme. « Des études appuyées sur l’imagerie médicale ont montré que la consommation aiguë d’alcool abîme fortement le cerveau. Si, en plus, on est à jeun, le cerveau, en hypoglycémie, est encore plus vulnérable et les comas sont plus graves », explique le Pr Raynaud. Le risque est encore plus vrai pour les femmes, qui assimilent l’alcool moins bien que les hommes. « Elles risquent une altération cérébrale : difficulté à se concentrer, à réfléchir, pertes de mémoire… », prévient le Pr Raynaud. Impossible selon lui en revanche de dire à ce stade si le binge drinking peut favoriser l’anorexie. Selon Victoria Osborne, les jeunes femmes associant régulièrement alcool et ventre vide sont également plus susceptibles d’avoir des relations sexuelles à risques, de se droguer ou de contracter une maladie chronique.
Par Pauline Fréour.
Dijon |
"Sur une période de seulement deux semaines, on a réussi à modifier des paramètres très intéressants pour la santé des patients", a déclaré le professeur Norbert Latruffe, du laboratoire de biochimie métabolique et nutritionnelle de Dijon, confirmant une information du "Bien Public". "Aucun travail n’avait été fait sur des personnes post-opérées d’un infarctus du myocarde", a-t-il ajouté. Il a précisé que les résultats de cette étude seraient prochainement publiés dans la revue scientifique "Molecular Nutrition and Food Research".
http://www.tdg.ch/depeches/people/vin-rouge-benefique-patients-victimes-infarctus4
"Sur une période de seulement deux semaines, on a réussi à modifier des paramètres très intéressants pour la santé des patients", a déclaré le professeur Norbert Latruffe, du laboratoire de biochimie métabolique et nutritionnelle de Dijon, confirmant une information du "Bien Public".
"Aucun travail n’avait été fait sur des personnes post-opérées d’un infarctus du myocarde", a-t-il ajouté. Il a précisé que les résultats de cette étude seraient prochainement publiés dans la revue scientifique "Molecular Nutrition and Food Research".
L’étude, portant sur une trentaine de patients volontaires ayant tous subi un infarctus du myocarde, a duré deux semaines et a été conduite en milieu hospitalier durant "la période de réadaptation cardiaque". Durant cette période, les patients ont été nourris avec un régime alimentaire "de type méditerranéen, à base d’huile d’olive, de fruits, de poisson et de légumes", selon le professeur.
Le groupe a été divisé en deux. Le premier a consommé un verre de vin rouge à chaque repas du midi et du soir, soit 250 ml/jour, tandis que l’autre, faisant office de groupe de contrôle, buvait de l’eau. "Les paramètres cliniques, physiologiques et sanguins ont été mesurés au premier jour de l’étude (J1) et au dernier jour (J 14)", indique-t-on à l’université de Bourgogne.
"Les résultats montrent des effets très intéressants au niveau sanguin pour le groupe qui a consommé du vin rouge : une diminution du cholestérol total (-18%), une augmentation du potentiel anti-oxydant et de la fluidité du sang", a expliqué M. Latruffe. Le chercheur a précisé que l’étude avait été menée avec un vin de Bourgogne de garde, riche en tanins et en anti-oxydants.
Tous les cinq ans les français y ont droit : « La science prouve que le vin est un bienfait pour la santé, il est donc impératif d’en consommer ». Cette fois c’est du Bourgogne qu’il s’agit, un vin riche en tanin et en anti oxydant. Rien de nouveau sous le soleil. Les propriétés de ces deux composants étaient déjà connues. Elles sont donc encore une fois vérifiées par les travaux du docteur Norbert Latruffe. Et quelle démonstration ! Trente patients opérés d’un infarctus du myocarde divisés en deux groupes. Après deux semaines de « traitement * », on constate chez les patients de ce groupe une diminution de moins 18% de mauvais cholestérol, une augmentation du potentiel de l’antioxydant et une plus grande fluidité du sang.
Outre le fait d’être septique sur les conditions de cette expérience, à savoir nombre de patients concernés (30) et la durée du traitement (15 jours), quand on sait que ce type d’expérience se pratique sur des milliers de personnes et sur plusieurs années on ne peut que s’interroger sur le souci de ritualiser la prise du vin : un verre à tous les repas et de définir la quantité : un verre. N’est-ce pas ce que vise le lobby des alcooliers qui cherche, pour des raisons commerciales évidentes, à fidéliser ses clients sous prétexte que le vin est bon pour la santé. Notons par ailleurs la remarque du docteur pour qui le Bourgogne remplit parfaitement le but qu’il s’est assigné ! La dernière fois c’était le bordeaux ou encore le vin du biterrois. Normal le député docteur était de là bas. Celui-ci est de Dijon. A quand le tour du Champagne, des vins de Loire, du Frontignan, de la Blanquette de Limoux, de la clairette de Die et j’en passe !
Nous ne nous mettrons pas dans la position ridicule qui nierait les bienfaits du tanin et de l’anti oxydant. Disons simplement :
Qu’il est possible de les trouver ailleurs comme dans le jus de raisin.
Que c’est la dose qui fait le poison. Le vin en tant que tel n’en est pas un.
Inviter à boire un verre de vin à chaque repas peut s’avérer dangereux pour certains. Ce peut être une porte ouverte à l’addiction à l’alcool.
Qu’il est préférable, pour soi mais aussi pour les autres, de prendre le risque d’une fragilité cardiaque s’il s’agit d’éviter une dépendance à l’alcool.
Cher docteur qui vous attachez tant à démontrer les bienfaits du vin, nous connaissions les tartufferies, nous craignons avoir découvert les latruferies.
Serge Soulier
* 1 verre de vin au repas de midi ,1 verre de vin au repas du soir
A partir de ce soir et jusqu’au 10 septembre, il devrait être plus compliqué d’acheter de l’alcool à emporter à Lyon entre 22h et 6h du matin. L’adjoint au maire Jean-Louis Touraine, délégué, entre autres, à la "tranquillité" et la "sécurité", a signé vendredi dernier un arrêté interdisant la vente d’alcool à emporter "sur l’ensemble du territoire lyonnais", soit toute la ville.
Dans un communiqué, la mairie explique que l’objectif premier de cet arrêté "nécessaire en termes de santé publique" est de "lutter contre le phénomène récent d’alcoolisation, massive et brutale, remarquable notamment en période estivale sur l’espace public." Des excès, toujours selon la mairie, qui "s’installent chaque année plus fortement dans les habitudes de consommation des noctambules". Lesquels ? "Particulièrement (les) plus jeunes."
"Plus un effet d’annonce qu’autre chose"
S’il reconnaît "voir de plus en plus de jeunes qui ont entre 23 et 27 ans et déjà 10 ans d’alcool dur", Jean-Philippe Anris, un des responsables de l’association de lutte contre l’alcoolisme la Croix Bleue, ne cache pas son scepticisme : "Avec tous les moyens de commercialisation aujourd’hui à disposition, notamment les achats en ligne, il est aujourd’hui très facile de se procurer de l’alcool." Pour lui, c’est "plus un effet d’annonce qu’autre chose, davantage un acte politique que préventif."
A l’ANPA (association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), un chargé de mission le rejoint : "encore une mesure parmi tant d’autres" confie-t-il, tout en y trouvant un possible avantage : "ça peut peut-être, à la longue, générer une acceptation d’une certaine prudence par rapport au comportement sur la voie publique." Le chargé de mission rappelle ensuite la fréquence des incidents liés à une alcoolisation excessive sur la voie publique et le fait "qu’une personne alcoolisée n’a pas la même conscience du danger." Si, à l’instar de son collègue de la Croix Bleue, il "ne peut être contre", Jean-Philippe Anris pense que l’arrêté peut être plus efficace en tant que un moyen de lutter contre les nuisances sur la voie publique : "le bruit et les déchets."
"Dégradations, violences, bruits, bris de verre,…
La mairie de Lyon, qui met en avant la lutte contre l’addiction des plus jeunes, admet que cet arrêt vise aussi la réduction des nuisances susceptibles d’accompagner une consommation d’alcool sur la voie publique : "dégradations, violences, bruits, bris de verre…" Un argument bien différent de celui de la prévention, que Jean-Philippe Anris connaît bien. Aux côtés d’autres associations de lutte contre l’alcoolisme, il presse les pouvoirs publics d’imposer "un message sanitaire clair sur toutes les bouteilles d’alcool." Et fait le parallèle avec le tabac : "il y a deux poids deux mesures. Pour le tabac, le message sanitaire est clairement explicite, alors que pour l’alcool il faut juste boire avec modération."
En cas de vente d’alcool passé 22 h, les épiceries de quartier et les stations-services lyonnaises, principalement concernées par l’interdiction, risqueront une amende pouvant aller jusqu’à 750 euros en cas de vente d’alcool. Mais encore faut-il, comme le rappelle le délégué du syndicat Alliance police pour la région Rhône-Alpes Jean-Paul Borrelly, que "cet arrêté soit mis en œuvre et que son application soit respectée."
Ça "n’empêchera pas de faire ses provisions avant"
Interrogé lundi 18 juillet par Le Nouvel Observateur, il pense que cet arrêté, qui "n’empêchera personne de faire ses provisions avant", va "plutôt dans le bon sens" : "ça va éviter à celles et ceux qui sont déjà bien alcoolisés à 22 h et qui comptent se réapprovisionner dans la nuit de pouvoir le faire." Il pense notamment aux incidents rencontrés dans les Ier et VIIe arrondissements et "sur les berges" : "vociférations, cris, dégradations, états d’excitation avancée". Autre avantage, selon le policier : permettre à ses collègues de "souffler un peu et d’éviter peut-être certaines interventions pour tapages."
Mais s’il faut que des contrôles aient lieu pour que pour l’arrêté soit efficace, les policiers vont-ils vraiment souffler ? "Vu le nombre d’épiceries et de stations-services à Lyon, les contrôles seront forcément ponctuels" admet Jean-Paul Borrelly. Qui va s’en charger ? "C’est à celui qui met en œuvre l’arrêté d’en assurer la mise en application" répond-il aussi, sous-entendant que la mission devrait revenir à la police municipale. Avant d’ajouter : "mais comme elle a peu d’effectifs nuit …"
"C’est déjà la nuit que les policiers ont le plus de travail"
Comme le rappelle encore Jean-Paul Borrelly, "au-delà des problèmes d’effectifs, la tranche 22h-6h est celle où les policiers ont déjà le plus de travail." Ce que confirme son collègue du syndicat SGP Unité Police FO pour la région Rhône-Alpes, Thierry Clair, pointant une phase sensible "entre 18h et 1h du matin, où le nombre d’interventions est encore plus important." Celui qui revient à son tour sur les incidents de nuit, notamment "sur les berges", juge cette mesure plus dissuasive que préventive : "ça ne va pas pallier les manques d’effectifs."
Egalement contactée par Le Nouvel Observateur, une employée d’une station-service de Lyon confie ses interrogations quant à l’efficacité de cet arrêté : "les gens vont le savoir et s’organiser en conséquence. Comme d’habitude, ils feront le plein juste à temps, en nombre, 10 minutes avant la fermeture."
Et ailleurs comment ça se passe ?
A Toulouse, un arrêté municipal validé le 24 juin dernier interdit la consommation d’alcool dans le centre et le quartier Saint-Cyprien et impose la fermeture des points de vente d’alcool à emporter à 2h en semaine et 3h le week-end. "Contrairement à ce qui a pu être dit, cet arrêté n’est applicable qu’à partir du 15 août" précise la mairie de Toulouse au Nouvel Observateur. L’arrêté n’a en revanche pas de date limite.
Interrogé à ce sujet par Le Nouvel Observateur, l’adjoint au maire de Toulouse en charge de la police administrative Jean-Paul Makengo explique que la ville a pris ces mesures après "l’échec" de l’interdiction de vente d’alcool à emporter après 22h testée précédemment : "de nombreuses épiceries et snacks ne respectaient pas l’arrêté, ce n’était pas assez dissuasif". Mais les arrêtés se cumulent et, quand les points de vente devront fermer à 2h en semaine et 3h le week-end, il leur sera toujours interdit de vendre de l’alcool à partir de 22h.
A Paris, au total, "une vingtaine de lieux d’une quinzaine d’arrondissements" sont concernés par ce type d’arrêté. Selon la préfecture de police de Paris, ces différents arrêtés "s’adaptent à l’évolution d’un quartier" et servent notamment "à avoir une base juridique solide permettant de cadrer l’action des policiers et de déclencher des sanctions." Comment les lieux sont-ils définis ? "Cela se fait en liaison avec les mairies d’arrondissement et en fonction des remontées des riverains" explique aussi la préfecture de police au Nouvel Observateur.
Le dernier arrêté publié à Paris le 4 juillet interdit la consommation d’alcool sur la voie publique de 21h à 7h ainsi que la vente à emporter de 22h30 à 7h dans certains quartiers des Xe et XIXe arrondissements : place de la Bataille de Stalingrad, avenue de Flandres (entre le quai de la Seine et le boulevard de la Villette), boulevard de la Villette (entre l’avenue de Flandres et l’avenue Jean Jaurès), rue de Crimée entre les quais de la Loire et de la Seine, quai de la Seine, et quai de la Loire. Et ce jusqu’au 31 octobre.
Céline Rastello - Le Nouvel Observateur
L’abus d’alcool et la dépendance à l’alcool ne sont pas les problèmes des adultes seulement, mais ils affectent également un nombre important d’adolescents et de jeunes adultes âgés entre 12 et 20 ans, même si boire de l’alcool en dessous de l’âge de 21 ans est illégal. Des chercheurs Américains de l’Université de Californie, San Diego et de Stanford ont démontré que l’abus d’alcool chez les filles présentait un effet négatif sur leur cerveau plus que celui des garçons. Cette recherche a été menée sur 95 jeunes d’une tranche d’âge entre 16 ans et 19 ans. L’étude s’est basée sur une prise de quatre verres ou plus pour les femmes et de cinq ou plus pour les hommes.
Suite à cette prise, il a été démontré que le cerveau des jeunes adolescents présentait une activité moindre surtout chez les jeunes filles. Ces différences se présentaient sous forme d’une baisse de performance comme l’attention, la mémorisation et bien d’autres. La conclusion de cette découverte suggère que les jeunes adolescentes étaient très fragiles aux effets négatifs de l’abus d’alcool. Selon des informations de l’AFP, la cause principale de l’affection de ces jeunes filles revient essentiellement au développement cérébral de la femme qui est un ou deux ans d’avance sur les garçons. Cette avance cause des dommages très graves pour le cerveau des femmes. La consommation d’alcool pendant un stade différent de développement, en dépit de la similitude d’âge, pourrait expliquer la différence entre les sexes. Les tests ont été menés sur des jeunes adolescents qui s’étaient tous saoulés au cours de soirées bien arrosées avant de passer par une longue période de sobriété. Même après l’arrêt, les conséquences de ces abus jouent un rôle défavorable sur le cerveau.
Sante News, lundi 18 juillet 2011 à 12:02
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